Couloir Nord du Coup de Sabre (Ecrins)
Couloir Nord du Coup de Sabre
(Photos des autres faces tout en bas)
Un Coup de Sabre et puis au lit.
En ces heures où certains rangent les skis dans l'armoire, en ces heures ou les jours sont de moins en moins noirs, il est temps d'aller faire quelques beaux couloirs. Les chamois courent, heureux de ces journées enfin chaudes. La neige disparaît, malheureusement, mais laisse place à l'impatiente vie d'été. Les portières claquent, le pré de Madame Carle est ouvert. Il fait beau, les skieurs sortent, profitent des derniers virages avant l'au revoir annuel.
Le Coup de Sabre, il passe ou pas ? Oui, il passe, à la vitesse d'un sabre même !
Ces jours çi c'est soleil matin, pluie après-midi, il faut s'adapter.
Ayant réalisé le couloir nord du Col du Glacier noir le jeudi 17 mai de la semaine dernière, je me disais bien que les précipitations entre vendredi et mardi derniers ont du recouvrir d'une neige lourde la plaque de glace finale, et boucher les quelques trous qui ne donnaient pas envie. Résultat : affirmatif. La neige tombée cette nuit donne une ambiance de face nord plâtrée assez saisissante. Arrivé face au couloir, plus de glace, quelques centimètres de neige fraîche sur le glacier noir, c'est parti.
Une équipe de trois skieurs part pour le Coolidge par la Sud-Est, je ne suis pas seul.
La rimaye passe très bien, les vents chassent les cristaux accrochés sur les raides faces qui bordent le couloir, de vastes spindrifts le goulotte. Les pointes s'ancrent dans cette glace tendre et chaude, après cette goulotte les chaussures s'enfoncent dans un manteau neigeux irrégulier, une surface de neige fraîche (quelques centimètres), puis quelques autres centimètres de croûtée dure, et enfin pas mal de neige derrière.
Des coulées sans dégats
çà va venir jusqu'ici !
Au milieu, difficile de skier, contre pentes obligatoires
Ambiance
On se demande bien qu'est-ce que cela va donner à la descente, on espère le meilleur, on n'envisage pas le pire.
Arrivé en haut, une sensation d'envol, très vite détournée par la vue de la descente. Skis au pieds, les premiers virages se font bien, très vite la partie légèrement glacée oblige à s'orienter sur la droite, où les rochers affleurent encore. Il faut faire attention. La surface croûtée porte, c'est mieux que de la traverser, un bon point. Mais l'irrégularité oblige la concentration, et d'aller tâter loin avec le bâton. En effet dans la partie médiane, une partie assez bien lustrée/glacée en surface qui ne m'a pas permit de virages en intégralité. La traversée de la goulotte plus bas pour aller chercher une neige meilleure est aussi tendue.
Escaliers en tout sur une cinquantaine de mètres dans le couloirs, rochers affleurants bien menaçant, donnant pas trop envir de les râcler...
La partie du milieu, un peu gelée sur le deçu
Dans l'ensemble quel énorme plaisir d'être venu le skier. Et puis les conditions n'étaient forcement pires que celles rencontrées au col du Glacier Noir, avec une croûte glacée et une couche qui enfonçait, attention aux équilibres... Les sensations dans ce genre de conditions sont aussi multipliées.
Soleil !
Le retour par le glacier noir est épique, la neige ne glisse pas, elle ne glisse vraiment pas ! Hallucinant... Un magnifique aigle royal croisé à l'aller, et de jolis chamois sautant dans la neige.
Barre
Les Ailefroides
Pente centrale du Pelvoux
La raie des fesses, en conditions non ?
Coste Rouge
Le Coolidge, on distingue le couloir goulotté
Vue d'en bas
L'heure : départ 6h45 du pré, descente vers 10h00.